السبت، 14 ماي 2011

Suis- je encore vivant


Suis-encore vivant ????

Certes, toutes les photos que j’ai prises dans les différents moments de ma vie ainsi que dans les différents espaces par lesquels je suis passé constituent une épreuve d’existence et de présence. Mais, elles ne sont, à vrai dire, qu’un reflet. Face à l’idée de la présence, la question de l’absence s’impose. Mes photos sont un arrêt. Elles sont un passé sans futur et sans durée. Elles m’ont figé dans le temps. Or, elles ne sont pas ce que je suis maintenant. Elles sont une ombre, un spectre. Elles ne sont qu’un papier dépouillé de mon âme et de mon esprit. Elles vous induisent en erreur si vous y fiez. Je ne suis pas mes photos. Et mes photos ne sont pas moi non plus. Elles n’ont aucune voix.
Mes photos me font peur à tout moment, car elles me font penser au passé disparu, au temps insaisissable, lequel crée un déséquilibre entre moi et moi-même et entre mon corps et mon esprit.
Mes photos me rappellent la vieillesse, l’étiolement et la mort. Aussitôt que je prends une photo, je me suspends et je m’éteins. Prendre une photo revient, en fait, à creuser une tombe où l’on ensevelit une partie de nous-mêmes. Les photos sont donc un linceul, voire un cimetière.
Nous vivons la mort du moment lorsque nous prenons des photos. D’ailleurs, du moment où l’on prend une photo, l’on devient bon gré mal gré un bout de papier condamné à se mettre en charpie. Pis encore, la prise d’une photo est un acte de deuil. Une fois devant l’objectif de l’appareil, notre vie se trouve immanquablement chassée. On ne devient qu’un souvenir.
Pourquoi ? Parce que nous sommes périssables. On est mort dès qu’on est. C’est la seule certitude que nous possédons tous ensemble.    
                                                    EL HAJJI  youssef  

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق

حوريــة أنــتي

حوريــة أنــتي بنكهـــة البشــر فاتنـة أنـت لا تشبهيـن الصـور وردة تتمايل بدلال تحت المطر عصفورة تأوي إليا حين الخطـر قطعة من السـك...